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Comment reconnaître un beau cuir ?


Cuir pleine fleur, cuir à fleur corrigée, croûte de cuir, cuir véritable… Les appellations employées pour désigner les articles en cuir sont si nombreuses qu’il y a de quoi se sentir perdu. Et pourtant, savoir ce que ces étiquettes disent (ou ne disent pas) est indispensable pour reconnaître un cuir de qualité.

Un petit tour lexicologique des termes que vous croiserez le plus souvent vous permettra d’acheter en toute connaissance de cause sans avoir peur d’être trompé sur la marchandise !


Avant d’examiner chacune des appellations, commençons par un petit schéma pour repérer les différentes parties d’un cuir.

cuir pleine fleur le meilleur


Voilà un bon moyen mnémotechnique pour retenir que le cuir pleine fleur est ce qu’il y a de meilleur sur le marché du cuir.

portefeuilles en cuir pleine fleur
portefeuilles en cuir pleine fleur, fabriqué dans notre atelier
On vous explique pourquoi :
La “fleur” est la partie supérieure de la peau. Le cuir pleine fleur est donc un cuir qui a préservé cette surface intacte. Comme cette partie du derme renferme des fibres très denses, le cuir pleine fleur est particulièrement résistant.

À l’usage, une patine se forme ce qui apporte au cuir une consistance et des reflets uniques. Il a aussi l’avantage de bien “cicatriser” : les égratignures peuvent être éliminées facilement par polissage. Et pour finir, il absorbe l’humidité.

Bref, le cuir pleine fleur vieillit très bien.

Il a inévitablement un coût, mais votre porte-monnaie vous le rendra puisque sa vie sera longue !

​La bien-traitance animale : un critère indispensable pour un beau cuir pleine fleur. Le cuir pleine fleur ne vaut rien s’il présente des défauts importants. Ces marques peu esthétiques résultent très souvent de mauvaises conditions d'élevage. C’est pourquoi la filière cuir encourage les éleveurs à mettre en place de bonnes pratiques dans le traitement de leurs animaux, à savoir :

  • le remplacement des barbelés par des barrières pour réduire les blessures et les cicatrices

  • la vaccination pour prévenir des maladies de peau

  • le nettoyage des excréments afin de pas brûler la peau

  • la diminution du stress pour diminuer la pression sanguine qui rend les peaux veineuses ou creuses

  • l’amélioration des conditions de transports pour éviter les blessures

Encore un autre argument pour préférer le cuir pleine fleur !


fleur de cuir corrigé (ou rectifié) des qualités inégales


Issue de peaux ayant des défauts, la fleur de cuir corrigé correspond à la partie du cuir située entre la fleur et la croûte de cuir. La fleur est poncée pour gommer les aspérités et présenter un aspect uniforme.

La qualité de ce type de cuir varie selon le degré d’intervention sur la matière.

Ils peuvent être légèrement poncés, ou subir un profond polissage, ce qui altère les qualités du cuir.

L’avantage pour l’industrie du cuir est d’éviter le gaspillage du cuir, en ne jetant pas les peaux dont la fleur présente des défauts.



cuir véritable une appellation floue

L’étiquette “cuir véritable” a pour effet de gagner la confiance du consommateur. Attention à cette appellation qui ne donne aucun indice sur sa provenance, ni sa qualité, ni sa constitution.

Si elle est censée garantir la présence de cuir dans l’article acheté, méfiance tout de même ! L’enquête de 2016 de la DGCCRF (Direction générale de la concurrence de la consommation et de la répression des fraudes) montre que l’étiquetage sur les articles de cuir ne respecte pas souvent les normes et peut être mensonger :

40 % des prélèvements de l’enquête “ont été déclarés non conformes en raison d’une composition annoncée inexacte ou fantaisiste” (DGCCRF, 2016).


croûte de cuir le second choix à prix modique


Tout d’abord, il faut savoir que l'utilisation de la croûte dans les articles de maroquinerie ou dans l’ameublement doit être mentionnée sur l’étiquetage car elle n'a pas droit à l'appellation "cuir"

La croûte de cuir correspond à la couche interne du derme, c'est-à-dire son « côté chair ».
Elle s’obtient par la refente du cuir en “deux feuilles” (la partie supérieure étant la fleur - si vous vous dites qu’on se répète, c’est que vous avez tout bien suivi !).

On ne va pas se mentir, la croûte de cuir est de piètre qualité. Elle est souvent enduite de vernis ou de polyuréthane* et gaufré pour obtenir un motif imprimé.
C’est une matière qui ne respire pas et qui se dégrade dans le temps.

Comme la fleur corrigée, elle a toutefois l’intérêt de doubler la surface de la peau utilisable et donc de ne perdre aucun déchet. Il s’agit aussi d’une option moins onéreuse pour le consommateur.

Nos sources “Sécurité et étiquetage des produits en cuir”. 2016. Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes : https://www.economie.gouv.fr/dgccrf/securite-et-etiquetage-des-produits-en-cuir “Le cuir, une industrie à protéger : attention aux imitations et abus de langage”. Conseil National du cuir : https://conseilnationalducuir.org/reglementation “Glossaire”. Conseil National du cuir : https://conseilnationalducuir.org/glossaire Laurent Villa, “Cuir”. Encyclopædia Universalis : https://www.universalis.fr/encyclopedie/cuir/ Guillaume Lancelot. 2020. “Le cuir : une matière d’avenir”. Les Rhabilleurs : https://www.lesrhabilleurs.com/2020/10/cuir-ecologie-avenir/ Valery Khung. 2018. “Reconnaître un bon cuir pour une chaussure.” https://jamaisvulgaire.com/trouver-son-style-blog/conseil-mode-homme/reconnaitre-bon-cuir/


Qui écrit cet article ?


Matière à dire est un blog tenu par la Reverdie, atelier français de maroquinerie.

Nous partageons à chaque fois nos sources à la fin des articles et précisons qui en est l’auteur.

5 bonnes raisons nous ont poussé à lancer ce blog :

1. Participer au renouveau de l’artisanat et du made in France, en sensibilisant le plus grand nombre sur nos savoir-faire et les enjeux sociétaux et environnementaux qui en découlent.

2. Donner le point de vue de l’artisan, du fabricant, encore trop peu présent dans les médias.

3. Nous ouvrir vers de nouveaux horizons en donnant dans certains articles la parole à ceux et celles qui créent, qui collaborent avec les artisans ou qui participent à la réflexion de l’artisanat.

4. Faire un pas de côté dans notre quotidien d’artisans pour approfondir des questionnements qui traversent notre quotidien d’artisans et apporter des éléments de compréhension sur notre travail. 5. Laisser une porte ouverte et créer un espace d’échanges avec vous. Si vous avez lu jusqu’ici, c’est sans doute que vous avez apprécié le contenu de cet article : c'est le moment de commenter, de partager sur les réseaux sociaux ou de parler de nous autour de vous !


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